De l'or à l'argent, la vie de Clément Lefert !

Nous avons retrouvé Clément Lefert, ancien membre du Team Arena et médaillé d’or du relais 4x100m aux Jeux Olympiques de Londres. L’ancien nageur est devenu trader…à Londres justement !

Son travail
Clément Lefert passe désormais ses journées sur Brompton Road, dans des locaux ultramodernes. À l’intérieur, il faut imaginer un grand open space dont chaque secteur d’activité est délimité… par des plantes vertes. Pas le genre de déco qu’on imagine voir dans une boîte de trading. « C’est pour donner une atmosphère relax, détendue au travail », explique Clément Lefert, qui nous montre de la main un immense aquarium installé à l’entrée. « Quand t’es stressé, ça fait un bien fou de regarder les poissons », se marre l’ancien nageur.
Il arrive à 8h le matin et repart rarement avant 19h. Il passe son temps devant un écran d’ordinateur. Enfin, DES écrans d’ordinateur. Il en a quatre, rien qu’à lui. Il examine des courbes, fait des calculs et imagine des simulations. Clément Lefert est analyste financier chez Andurand Capital Management, un fonds d’investissement spécialisé dans le pétrole. « Je repère les bons coups, je prospecte, je me renseigne. C’est de la stratégie, il faut être précis et malin. »

Son nouveau coach
Son nouveau boss ne porte pas le survêtement de l’Équipe de France de natation, mais le costard. Il s’appelle Pierre Andurand, un Français de 37 ans. « J’ai rencontré Pierre pour la première fois lors des Jeux des Londres. C’est un fan de natation. On a sympathisé. Ça tombait à une période où je me posais beaucoup de questions sur mon avenir. J’avais deux solutions. Continuer à nager comme avant, ou alors tout arrêter, tout changer. J’ai réfléchi, réfléchi… Et puis je me suis posé la question suivante : suis-je prêt à repartir quatre ans comme ça jusqu’aux Jeux de Rio ? Là, j’ai dit non, stop, basta ! »
Bon élève (un Bac S mention bien, une école de commerce, un Bachelor en économie et finances à Los Angeles), Clément Lefert intègre donc un master en finance des marchés à l’Edhec, chez lui, à Nice, puis débarque à Londres en mai 2013.

Sa nouvelle équipe
Il est le dernier arrivé dans la Team Andurand qui est composée d’une quinzaine de salariés. Mieux vaut ne pas être susceptible, car ici on se chambre beaucoup. Preuve que l’on peut brasser des millions de dollars tous les jours et avoir toujours un mot pour rire. « Cette bonne ambiance, c’est un vrai plus. Sinon, personne ne tiendrait le choc quand ça chauffe, en cas de coups durs ». Par« coups durs », il faut comprendre ces moments où l’entreprise a mal réagi à un mouvement financier et a donc perdu de l’argent… Voilà pourquoi le patron amène régulièrement son équipe au pub pour décompresser. Bière, vin, champagne. On parle de tout, sauf de boulot. Chez Andurand Capital Management, un champion olympique est un salarié comme un autre.

Londres
Clément Lefert n’est pas le dernier pour trinquer. « Je me suis tellement restreint pendant mes années de natation que maintenant je me rattrape. » Et à Londres, il y a de quoi faire pour sortir. « J’aime beaucoup cette ville, les gens ne te jugent pas. Tu croises une nana avec des cheveux roses, et personne ne se retourne, comme si c’était normal. »
On lui demande si les gens le reconnaissent justement : « pas du tout ! Ici, je passe incognito. Sauf une fois dans Hyde Park, des jeunes se sont arrêtés et m’ont reconnu… bon, c’était des Français », se marre le Néo-Londonien. S’il n’a pas encore eu le temps de visiter les musées de la ville, il connaît très bien Hyde Park. C’est là qu’il fait ses footings.