Interview de Marc-Antoine Olivier

Après sa médaille de bronze sur 10km aux Jeux Olympiques 2016 à Rio, Marc-Antoine Olivier a confirmé qu’il était l’un des meilleurs nageurs d’Eau-Libre en remportant les médailles d’or sur 5km et 5km en relais mixte, aux championnats du monde 2017 à Budapest.
Comment est-il arrivé à ce niveau ? La réponse dans cette interview !

Quand as-tu commencé l’Eau-Libre et pourquoi ?

A l’âge de 15 ans, j’ai intégré le pôle espoirs de Rouen, en ma qualité de nageur de fond, mon entraîneur Éric Boissière, m’a proposé de participer à une étape de championnats de France à Montargis, quelques mois plus tard, j’étais double champion de France et champion d’Europe.

Qu’est-ce qui te plaît dans l’Eau-Libre ?

Nager en Eau-Libre me plaît beaucoup. Je suis très bon en bassin, mais mon attirance pour l’eau-libre est totalement différente du bassin (entraînements). C’est une partie d’échecs. La difficulté tient de la diversité des sites de compétitions (rivière, lac, mer, canaux…), de la météo, de la température de l’eau ainsi qu’à la présence de vagues et de courants.

Quelles sont les qualités d’un nageur d’Eau-Libre ?

Mes qualités de nageur d’Eau-Libre résident dans le fait que je suis un très bon nageur de fond en bassin, mais également un bon sprinter.
Je sais très bien adapter ma stratégie en fonction des circonstances de course. De plus, j’ai un physique longiligne et un poids léger (1m84/60kg).

Ta première médaille internationale fût aux Euros Junior, pourrais-tu nous dire quelles sont les différences de course entre les séniors et les juniors ?

Les courses chez les seniors sont différentes de celles chez les juniors. Depuis 2 ans, les compétitions majeures se terminent au sprint (Championnats d’Europe, Jeux Olympiques, Championnats du monde…). Il faut toujours être bien placé, surtout dès le 5ème kilomètre.
Concernant les contacts et les coups en seniors, même si nous avons beaucoup de respect pour nos adversaires, cela ne nous empêche pas d’en prendre parfois.

Qu’est-ce qui a changé pour toi depuis ta médaille de bronze aux Jeux Olympiques et ton titre mondial sur 5km ?

Depuis ma médaille aux Jeux Olympiques et mes autres titres aux Championnats du monde sur 5km et par équipes, les médias (TV, radios…) et journaux se sont beaucoup intéressés à moi et à ma discipline mais davantage depuis les championnats du monde où ils attendaient certainement la confirmation de ma place dans l’Elite Internationale en Eau-Libre. Il y a 15 jours, une TV anglaise est venue pour réaliser un reportage sur moi, un grand honneur après ceux de Michael PHELPS, Ryan LOCHTE, Adam PEATY, Laszlo CSEH, Ashley ANDERSON, et d’être le premier Français en natation mis en valeur ainsi que des articles qui paraitront bientôt dans France Natation et la FINA via le Web.

Préfères-tu nager en lac ou en mer ?

Ma préférence est de nager en mer, par le fait que les conditions sont plus difficiles que dans les lacs où cela ressemble souvent à un bassin de 1km de long sur 250m de large et avec des eaux beaucoup plus calmes qu’en mer.

Combien d’heures/kilomètres nages-tu par jour ?

Je nage environ 5h à 5h30 par jour, 16km à 20km par jour, des échauffements 2 fois 30 minutes, des séances de musculation de 1h 3 fois par semaine, et 1 séance de course à pied par semaine.

Que fais-tu en dehors de la natation ?

En dehors de la natation, je dois m’occuper de mes courses, de la préparation de mes repas, de l’entretien de mon appartement, de mes lessives mais aussi de la gestion de mes réseaux sociaux, de siestes régulières chaque matin et après la collation du midi et des différentes actions caritatives qui me tiennent à cœur. D’autre part, j’aime jouer en réseau avec mes camarades du Team et avec Benoît DEBAST qui est à la Réunion.

Quels sont tes objectifs ?

Mes objectifs pour la saison sont les championnats du monde Militaires en bassin que je vais découvrir. Confirmer mes récents titres lors des championnats d’Europe en bassin et en Eau-Libre au mois d’août 2018 en Écosse.

Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à un nageur qui souhaite se lancer dans l’eau libre ?

– Être un bon nageur de fond (800 et 1500m)
– Ne pas avoir peur de se prendre des coups
– Être un bon stratège